Hier, nous étions le 1^er Décembre.

Pour la 21^ème fois, c’était la Journée Mondial de Lutte contre le Sida.

J’aurais pu rédiger un article parlant des derniers chiffres de l’épidémie, vous expliquez pourquoi ils étaient biaisés, voir faux.

J’aurais pu vous rappelez encore une fois les ravages du Sida en Afrique, en Asie.

J’aurais pu dénoncer la catastrophe sanitaire que représente la politique actuelle des gouvernements des grandes puissances de notre monde envers les putes, les toxicomanes, les femmes ou les jeunes.

J’aurais pu m’alarmer du fossé qui existe entre les pays du Nord et les pays du Sud.

J’aurais pu citer la liste incommensurable des morts du Sida.

J’aurais pu m’insurger contre l’indifférence de nos dirigeants.

J’aurais pu m’indigner contre les milliards offerts aux banques plutôt qu’aux chercheurs et aux malades.

J’aurais pu, oui, mais je ne le ferais pas.

Car nous sommes une fois de plus débordées par une colère infinie. Une colère qui pue le chagrin et qui empeste la mort. Une colère qui à un goût de larmes.

Une colère qui nous emmènes à nous battre une fois de plus. Contre des moulins à vents, diront certains.

Mais surtout contre la bêtise, l’ignorance, la passivité meurtrières d’institutions installés dans un confort rassurant et aveuglant.

Nous nous battons pour nos amis, nos amants, nos amours. Ceux qui sont déjà parties, ceux qui sont encore là.

Nous nous battons pour que jamais ne soit oubliée la violence inouïe de cette pandémie.

Nous nous battons pour nos corps, nos rêves, nos vies et nos envies.

Nous nous battons pour ceux qui n’ont plus de voix, plus de force, plus d’énergies, plus de traitements.

Nous nous battons pour nos femmes, nos hommes, nos enfants.

Mais aussi, pour vous, pour eux, qui pensent que cela ne les touchera jamais.

Pour tous les jeunes qui se croient immortels

Pour tous ceux qui se pensent condamner

Pour tous ceux qui n’y croient plus.

Car avant les statistiques, les pourcentages, les chiffres. Il y a des êtres humains, il y a vous, nous, toi et moi.

Il y a des gens qui souffrent.

Et qui pour la 21^ème fois, vous invitent à les rejoindre dans ce combat, pour l’espoir, pour la vie et pour l’amour.

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