Agressées par un jeune catholique dans la Cour Carrée du Louvre : le couvent va déposer une main courante
Après les discours haineux, il fallait s’attendre à ce qu’ils en viennent à la violence physique !
Mardi 28 juillet en fin de journée une sœur et une novice s’en vont joyeusement vers les Tuileries pour offrir sourires et préservatifs aux passants. En traversant la grande Cour Carrée du Louvre, un jeune homme d’une trentaine d’année les prend à partie.
Comme la discussion est impossible, elles écoutent patiemment sa colère et sa haine se répandre en invectives. Menaces juridiques, sermons religieux, le jeune homme, visiblement très agité, finit par saisir la croix du chapelet que porte l’une des sœurs. Après quelques minutes il l’arrache violemment et la jette dans la fontaine centrale.
Pas question de reculer, les Sœurs attendent patiemment qu’il quitte les lieux. Ce chapelet a été offert à cette sœur par une autre sœur, bénie par un ami prêtre et elle a donc été en récupérer la croix dans la fontaine. Il sera bientôt à nouveau autour de son cou.
Outre la violence verbale et physique de ce garçon, son discours et ce geste nous ont profondément choqués. Comment un chrétien peut-il arraché une croix du cou de quelqu’un et la jeter ainsi ?
« Ma violence physique ne fait que répondre à votre violence vestimentaire » nous a-t-il dit.
Faut-il alors aller arracher les croix du cou des catholiques parce qu’avec des croix semblables leur église a béni l’esclavage, brûlé des centaines de femmes, martyrisé et tué des centaines de savants, de croyants d’autres religions, d’hommes et de femmes libres à travers les siècles ? Non, bien sûr.
Faut-il s’attaquer aux religieux dont les costumes nous rappellent l’Inquisition, dont la soutane nous remémore les ‘réformatorios’ sous Franco et bien d’autres horreurs ? Non, bien sûr.
« Vous tournez en dérision des symboles qui me sont chers » nous a-t-il dit.
Que savait-il de la foi de cette sœur ? Rien. Qu’a-t-il voulu entendre de nos intentions ? Rien.
La dérision est-elle un crime ?
L’humour a-t-il déjà tué quelqu’un ?
Et puis, qu’ils se le mettent tous en tête une fois pour toute : nous sommes des Sœurs, des sœurs sans église et sans religion, sans anathème et sans malédiction. Nous sommes des garçons et des filles consacrés bénévolement au service de tous ceux qui se reconnaissent dans nos valeurs.
Les catholiques n’ont pas le monopole de la consécration, ni du christianisme, encore moins du Christ ou de la Croix. Puisque la liberté d’expression donne aux Églises et donc aux croyants le droit de dire publiquement que l’Homosexualité est un péché, de militer activement dans le débat politique contre les droits des gays et des lesbiennes… Pourquoi ne pourrions nous pas être de drôles de bonnes sœurs en crinoline ou en résille, à talons ou en baskets, avec nos saints à nous, nos liturgies et nos cantiques, notre crédo et nos vœux ?
« La jeune génération de catholique n’est pas aussi molle que la précédente, nous ne nous laisserons plus marcher dessus ! » nous a-t-il dit.
Et voici notre nouveau croisé, transformé en martyr revanchard. Plaise à Dieu ou à qui vous voulez, que cette ‘nouvelle génération’ (de quelque religion qu’elle soit) n’est pas le visage, les gestes, la haine et la colère de ce garçon !
En attendant, et parce que nous ne vivons pas encore au pays des mollahs ou sous un régime fasciste, le Couvent de Paname va déposer une main courante au commissariat du 1er arrondissement de Paris.
Nous continuerons à respecter la foi de chacun en militant pour le respect des différences et des libertés individuelles à notre façon.
Nous resterons des bonnes Sœurs outrageusement glamour, furieusement drôles, follement éprises de Justice, de Paix, de Latex, de Sexe et d’Amour !
Et puisque depuis quelques temps, cela semble mettre certains dans tous leurs états, comptez sur nous pour être plus présentes que jamais sur les trottoirs de Paris, de France, d’Europe et d’ailleurs. Mais sans haine…et sans violence !
God save l’Humour et l’Amour.